Fille du peuple

Derrière son maquillage vulgaire,
Bât son coeur de petite fille.
Chaloupant son corps de femme,
En bas résille, elle rêve de plaire.
Des hommes la déshabillent,
Mais peu en font un drame.

Elle vend sa vie à petit prix.
Elle offre ses charmes pour quelques larmes.
Ils souillent son corps, se sentent plus forts.
C'est sans complexe, qu'ils aiment le sexe.
Quelles sont frontières du bien et du mal ?
Comment survivre dans ce monde de chacals ?

Chaque soir, elle passe et repasse
dans cette impasse, dans cette masse,
où tout se casse, où tous s'enlacent et se délacent
sans laisser aucune trace.

Ses amants filent tel un orage.
Leurs caresses fouettent comme le vent.
Et c'est avec rage,
Qu'elle leur murmure tant de serments.

Elle prostitue son âme,
Abandonnée de ceux qui la blâment.
En proie à ces loups affamés,
Elle rêve d'un amour enflammé.

Toutes les nuits, elle dort dans les bras d'un autre,
Feignant de l'aimer,
Trop peur d'être délaissée.
Toutes les nuits, elle vit dans la peau d'une autre,
Refusant de sombrer,
Trop peur de la réalité.

Chaque soir, elle passe et repasse
dans cette impasse, dans cette masse,
où tout se casse, où tous s'enlacent et se délacent,
sans laisser aucune trace.

Mutilée par les larmes,
Sans aucune arme,
Elle se livre si sincère,
Accablée de misère.

Seule, avec désespoir,
Elle attend dans le noir,
Son client du moment,
Qui se dit son amant.

Ces relations charnelles
Sont toutes criminelles.
A qui profite l'acte sexuel ?
C'est un accord consensuel
Entre ces dealers de désir,
Ces accrocs au plaisir,
Une société à la dérive,
Beaucoup trop permissive.

Chaque soir, elle passe et repasse
dans cette impasse, dans cette masse,
où tout se casse, où tous s'enlacent et se délacent,
sans laisser aucune trace.

Anthea - (janvier 2006)

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